Les cons en bagnoles ça ose tout et c'est dangereux !
Rédigé par Gérald Niel - - 6 commentaires
Alors, autant prévenir, ce soir je suis de mauvaise humeur, il faut dire que j'ai collectionné les cons sur la route ce matin et ce soir…
Vélotaf : aller bosser en vélo
Je me suis (re)mis au sport (vélo) il y a un peu plus d'un an, activité que je pratique essentiellement en cyclotouriste sur le réseau secondaire de l'Essonne, des Yvelynes en Vallée de Chevreuse et lors de mes déplacement dans le Jura ou cet été dans le Lot et l'Aveyron. Un peu plus de 7500 km parcourus depuis le début de l'année. Sur le réseau secondaire en milieu non urbain, pas de problèmes de cohabitation avec les automobiles (sauf quelques très rares cons) et la circulation automobile y est en général très peu dense.
Effet secondaire de cette pratique régulière du vélo et de l'entrainement, la quinzaine de km du trajet domicile-travail et la côte classée en quatrième catégorie au retour ne me font plus peur et je pratique régulièrement et de plus en plus souvent ce qu'on appelle le vélotaf dans le jargon des cyclistes qui utilisent le vélo comme moyen de transport pour se rendre au boulot.
Et bien je vais vous dire, autant rouler en milieu dit rural ou peu urbanisé est un plaisir (pourvu d'éviter les grands axes à forte circulation), autant rouler en milieu urbain est un enfer ! Et je ne roule pas dans Paris ou sa proche banlieue… je n'ai que quelques km au départ et à l'arrivée.
Certes, le manque d'infrastructures routières adaptées pour un partage de la route en toute sérénité en est en partie la cause, mais nous allons voir dans le florilège des comportements imbéciles et inconscients qui vont suivre que ce sont les cons derrière un volant qui en sont la principale !
Allons y pour l'inventaire…
En premier…
Il y a l'automobiliste qui circule sur une voie suffisamment large pourvue à sa droite d'une bande cyclable. Automobiliste qui est pris dans la circulation au milieu de ses congénères et que ça énerve de voir avancer un vélo plus vite que les voitures, et donc que lui.
D'après vous, que va faire ce con à l'approche d'un ralentissement, voir d'un feu tricolore ? Et bien il va serrer à droite et empiéter sur la bande cyclable pour bien empêcher le cycliste de le dépasser ! Et oui, j'en ai eu deux comme ça aujourd'hui, un ce matin et un ce soir.
Le second…
Avant de faire comme le premier, il arrive à un carrefour avec priorité à droite où un cycliste arrive au même moment sur la droite. Ce serait con, vraiment très con, de se retrouver derrière un cycliste ! Hop, ni une ni deux il force obligeant le cycliste à freiner, voir mettre pied à terre. Pour après de toutes façons se retrouver coincé dans le flux automobile qui avance au ralenti et surtout bien serrer à droite histoire d'empêcher ce deux roues théoriquement plus lent de passer. Bon… le deux roues il va finir par passer de toutes façons sur la gauche au bout d'un moment si il a la place et si il doit aller plus vite que les voitures, il ira de toutes façons plus vite !
Alors autant rester zen, non ?
Le con de ce soir m'a fait le coup du j'empiète sur la piste cyclable à deux reprises. Et la seconde a été vraiment dangereuse car c'était à l'approche d'un giratoire où j'allais tourner à droite. Je venais de remonter la file (sur la bande cyclable) arrêtée au feu en adaptant ma vitesse pour n'avoir qu'à relancer au moment où il allait passer au vert. Il était certainement agacé de voir ce vélo aller encore une foi plus vite qu'il s'est arrangé pour arriver juste avant au rond point très certainement en dépassant la vitesse autorisée (45km/h, j'étais aux alentours de 35 à ce moment là) pour pouvoir serrer à droite pour empêcher le cycliste qui venait de signaler son intention de prendre à droite de passer devant et être le premier à s'y engager. Il y avait juste après largement la place de dépasser sans risque… m'enfin !
Le troisième…
Qui roule sur une chaussée étroite, où il n'y a pas la place de doubler un cycliste, en général c'est en zone trente, c'est bourré de dos d'ânes qui cassent la vitesse et il y a généralement un terre plein central.
Ce con là ne supporte pas d'être derrière un vélo, même si le dit vélo roule entre 25/30 à l'heure (quand il n'y a pas de voiture devant), on le rappelle dans une zone trente. Alors il va chercher par tous les moyens à dépasser le cycliste même si il n'est pas en mesure de laisser les 1,50m sur la droite entre le vélo et le véhicule pour respecter le code de la route. Au risque de serrer le cycliste sur la droite et de le faire chuter. Le comble c'est que si il réussit son coup, et bien quelques mètre plus loin, au prochain dos d'âne c'est lui qui va gêner le cycliste… En général ces portions ne font que quelques centaines de mètres. Avec à l'issue la place de dépasser sans risque, m'enfin…
Le résultat de ce comportement à la con, c'est que le cycliste plutôt que de rester le plus à droite possible et faire en sorte dés qu'il le pourra de laisser passer les autos si c'est possible va se placer bien au milieu de la route pour empêcher toute tentative de dépassement tant que la largeur de la chaussée ne le permettra. Le con en question n'en sera qu'encore plus énervé et le fera certainement savoir à grand coup d'avertisseur sonore. Si le cycliste est dans un mauvais jour, il y a des chances qu'il prenne encore plus son temps qu'à l'habitude dans ce cas. Comme ça vous êtes prévenu !
Maintenant, le quatrième…
Peu éloigné du premier, qui est sur une portion peu large mais suffisamment quand même pour qu'il y ai cote cote un vélo et une voiture arrêtés au feu rouge. Normalement y'a un feu tout les 50m, et à moins de choper l'onde verte si il y en a une il y a de forte chance de se retrouver arrêté (en compagnie du cycliste donc) au suivant. Au premier feu il a pas vu le cycliste dans son rétro, il a laissé la place à droite. Quand le feu passe au vert, surtout il ne faut pas laisser le champs au cycliste de démarrer pour ne pas se retrouver derrière et absolument passer devant. Au risque de le faire chuter parce qu'on va commencer à serrer sur la droite… et surtout au prochain feu, on ne va pas laisser la place à droite, manquerait plus que ça qu'il repasse devant !
Je l'ai dit plus haut, si il y a la place à gauche au milieu de la chaussée et que c'est sans risque, le cycliste va remonter par la gauche… Donc autant rester derrière jusqu'à avoir vraiment la place et le temps de dépasser, non ? Surtout que de toutes façons, ça va pas aller plus vite à cause des feux.
Et le cinquième…
Il n'est plus en milieu urbain, on est dans la côte en pleine forêt. Sur une portion qui fait environ 500m (c'est pas long 500m, même à 15 km/h), avec une série de virages, sans visibilité, et une ligne blanche. Et bien celui là il est tellement pressé qu'il va griller la ligne blanche avant le virage où il ne voit rien, mais où le cycliste à un meilleur angle de vision et sait que ça va aller à l'accident. Le cycliste va donc rouler sur le bas coté (quand c'est possible) dans les graviers au risque de crever pour anticiper le rabattement brutal de cet automobiliste inconscient et visiblement pressé. Et encore ça c'est quand le cycliste a une visibilité meilleure que l'automobiliste. Car sinon le rabattement brutal est inévitable manquant (quand on a de la chance) de foutre en l'air le cycliste qui n'aura pas forcément anticipé pour éviter la collision frontale avec le véhicule qui arrive en face.
Voilà pour la journée… j'ai eu ma dose pour la semaine là, non ?…
Bon… je vous épargne le deux roues motorisées qui emprunte une piste cyclable en site protégé clairement signalée. Deux roues que le cycliste rencontre arrivant de face à la sortie d'un virage alors qu'il est trop tard pour tenter une manœuvre d'évitement… C'était fin mai, pas ce soir. Et ça c'est bien terminé, enfin… avec une semaine d'arrêt de travail quand même et ça m'a coûté un cintre et une roue avant avec son pneu.
Mais soyons optimistes !
Bon… j'imagine que compte tenu de l'énumération ci dessus vous compreniez que je sois un peu agacé… Mais on va quand même tempérer le propos et préciser qu'en majorité les automobilistes (tout comme les cyclistes chez qui il y a des cons aussi, malheureusement) cohabitent en toute sérénité et courtoisie avec les cyclistes sur la route.
Si toutefois il y avait une réelle volonté politique pour faire exister la circulation cycliste sans que ce soit au détriment de la circulation automobile, il y aurait alors des équipements adaptés et entretenus. Malheureusement forcé de constater que ce n'est pas le cas. Car quand les infrastructures existent pour les cycles, elles sont très souvent pas entretenues, ce qui dissuade des les utiliser, ou mal conçues.
Et si vous alliez bosser en vélo vous aussi ?
Pour finir, j'ai un parcours d'une quinzaine de km pour aller bosser, je le fais en vélo en moyenne entre 21 et 23 km/h (dans les deux sens) soit entre 40 et 45' maxi arrêts liés aux aléas de la circulation inclus. Le même parcours en voiture, en considérant que ça roule, je vais le faire tout compris en 35', et ça c'est quand tout va bien, car il suffit d'un grain de sable (travaux, camions qui manœuvre ou autre obstacle…) pour que le temps de parcours explose. J'ai déjà mis 1h15' pour faire ces 15 km ! Idem sur un autre parcours qui emprunte des grands axes dont une portion d'autoroute, c'est 30/35' quand tout va bien, et 40' en moyenne. Soit pratiquement la même durée qu'en vélo et sans certitude en cas d'accident ou de toute autre gène à la circulation.
Avec de l'entrainement, 15 km c'est une formalité, même pas trop en forme. Jusqu'à une vingtaine de km ça reste envisageable. Au dessus je ne dis pas, je ne pense pas que je le ferais régulièrement.
Ça fait faire de l'exercice, c'est écologique, ça permet de décompresser, et plus il y a de vélo, moins il y a de voiture, donc de cons au volant (logique, non ?). Bref… Qu'est-ce que vous attendez pour aller bosser en vélo ?
Et puis plus il y aura de cycliste, plus les automobilistes s'y habituerons, et plus il y aura de raisons de développer les infrastructures adaptées !
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