Paris Brest Paris 2019, et mon nouveau vélo.
Rédigé par Gérald Niel - - Aucun commentaire
Il faut que je vous parle de mon périple, Paris-Brest-Paris, et je ne peux pas parler de ce périple sans vous parler de mon nouveau vélo.
En parlant du Paris-Brest-Paris 2019, je ne réalise pas encore… malgré le nombre incroyable de gens qui on suivi mon périple sur l'appli que j'avais développé pour suivre ma position en temps réel, au point de faire planter mon serveur, et sur l'appli de tracking mise en place par l'organisation ou encore l'accueil et les félicitations des camarades de club…
Mais revenons en au sujet…
2015, ça se décide
C'est en 2015, à l'arrivée du Paris Brest Paris au vélodrome de Saint-Quentin que je prend la décision de le faire. Cette année là j'ai suivi un trio du club, Roland, Marcel avec qui je ferais cette édition 2019 et Christine. L'ambiance sur les routes, leur relatif état de fraicheur me laisse à penser que ce n'est pas si insurmontable qu'il n'y parrait. Même si ma plus grande distance parcourue jusque là à vélo est un peu plus de 200 km.
Ceci étant dit, la première foi que j'ai fait un « 200 », je ne pensais pas en être capable… Et je ne refais du vélo que depuis fin 2012.
Cependant, pour un tel périple, il devra être sur-mesure et fabriqué en France.
Mais c'est un budget, et un projet qui doit mûrir… Et à ce moment là je suis encore dans l'idée d'un cadre acier.
2018, ça approche
Je n'ai pas boucoup roulé en 2016, la faute à un 200 km malade en mars qui a miné la saison, on ne roulera guère plus en 2017 et 2018, là pour des raisons d'activités musicales avec Immer et mes copain et copine des Fall and Bounce qui prennent la priorité ainsi qu'une chute dont je suis le seul responsable en mars 2018 sur un trajet « vélotaf ». Mais le mental se prépare, il est temps de songer au vélo… Cependant les délais des fabriquants sont de six mois minimum à un an et le prix… C'est un sacré budget… alors on laisse trainer… d'autres priorités financiaires… Il faudra quand même avoir le vélo pour les brevets qualificatifs en 2019 et la préparation !
Je regarde… je cherche… j'en parle sur les réseaux sociaux… j'hésite entre série et sur mesure (à cause du budget)… Et c'est sur la fediverse, le réseau Mastodon, que j'entends pour la première foi parler de Caminade, un fabriquant français basé dans les Pyrénées Orientales à l'Ile sur Têt. Fabriquant qui il me semble a commencé à se faire remarquer avec le VTT, puis la pratique Gravel (qui n'est en fait qu'une déclinaison d'un route pour sortir des routes goudronnées, là où le VTT n'a pas d'intérêt).
La ligne des vélos est originale, cadre acier ou titane (et maintenant aussi carbone). Chose peu courante dans le monde du sur mesure artisanal, le prix des configurations est annoncé. Pas besoin de faire faire un devis pour estimer le budget. Mais à ce moment, le LongRoad n'est pas sorti, et je laisse encore trainer, en début d'année encore d'autres prioritéss budgétaire…
En fin d'année, on commence à rouler pour préparer le PBP, et le sujet du vélo revient sérieusement sur le tapis, il ne va pas falloir trainer.
J'ai un Scott Addict 15 équipé Di2 Ultegra, 52-36/11-25 (x11) trop raide, trop sportif pour la longue distance et un Scott CR1 Team de 2013 équipé en Shimano 105 50-34/11-25 (x10). Celui là pourrait convenir, je roule avec sur les « 200 », mais il approche des 30.000 km, et cadre carbone, donc raide aussi malgré tout. Et puis bon… envie d'un nouveau vélo qui sorte de l'odinaire ! ;)
On me rappelle l'existance de Caminade, me demande ce que je pense du titane… Et j'ai justement des copains de club roulent avec des cadres en titane dont ils ne cessent de faire les louanges.
Je retourne visiter le site, et un nouveau modèle au catalogue : le LongRoad Titane, une déclinaison route exclusivement du AllRoad Titane, un gravel celui-ci.
Robe classique, sobre, épurée, peu ostentatoire (le marquage Caminade est en option !), indémodable, géométrie légèrement slooping, cadre titane, mais l'inovation (qui n'en est pas une) c'est l'assemblage des tubes titanes grade 9. Il ne sont pas soudés, c'est du collage structural en manchonage composite carbone. Le manchonage est un des première technique d'assemblage des cadres aciers, abandonnée au profit de la soudure. Le procédé est « scalable », ça veut dire que ça peut être reproduit à l'infini voire industrialisé même à petite échelle, la solidité du procédé n'est pas à remettre en cause c'est utilisé dans l'aéronotique. Ça peut même être plus solide qu'une soudure, puisque la soudure, elle, dépend du savoir faire du soudeur ! Et les délais de fabrications du cadre sont bien plus court et les coûts de fabrication moins élevés. Et puis… ça donne un look peu commun malgré un cadre plus classique que le modèle Route 66 ou le Gravel Titane. Les délais annoncés font rêver, 6 à 8 semaines, si je m'y prend au bon moment je l'aurais pour le premier brevet de 200 km mi mars (et ce fut le cas, il a été livré dans la semaine de ce brevet !).
Le prix, il est extrèmement bien placée, 3000 € pour le modèle d'entrée de gamme (SRAM APEX), 4000 € pour la configuration que je vais choisir. Il est des vélo de série bien plus couteux ! Et on est en dessous des prix annoncé par tous les autres fabriquants consultés, qui de toutes façons à cette date ne pourrons tenir les délai. Je m'étais fixé le budget de l'entrée de gamme, mais bon… quand on aime…
Depuis est sortie la version tout carbone, l'UltraRoad qui à l'air d'être une sacré machine !
Quelques échanges de mail avec Sylvain sur la pratique, le projet PBP, quelques hésitations pour ma part, roue dynamo moyeu ou pas ? La transmission mono-plateau étant une grande inconnue pour moi à ce moment, quelle denture pour le plateau ? Mon instinct me dicte 48 pour la cassette 11 vitesse du groupe SRAM Force 1 (j'ai opté pour la config LongRoad Titane Force 1, depuis le configurateur offre plus d'options de personnalisation au niveau du choix des périphériques) en 10-42. Visiblement, ce serait le bon choix. Après 8250 km et un Paris-Brest-Paris, je confirme.
Donc comme je disais, le choix se porte sur le LongRoad Titane Force 1 (à l'époque de la commande) plateau 48, cassette 11v 10-42, roues tubeless Mavic Ksyrium Elite UST Disc, tige de selle intégrée, fourche carbone Colombus Futura Disc 12mm, potence Ritchey WCS, cintre Ritchey Evomax WCS et guidoline WCS Pavé Gel (pas encore changée… extremement confortable et résistante), freins hydroliques à disque 140mm et pneu Mavic Yksion Pro UST 700Cx28mm (28 c'est pour le confort, ils sont très roulants !), passage des gaines en interne à 3990 € TTC (je disais que Caminade était compétitif niveau prix !) et pour un poid annoncé de 8 kg sans les pédales.
C'est alors Brice qui prend le relai, les côtes du cyclistes prise selon le tuto car ça fait un peu loin pour l'étude posturale dynamique sur place.
Je ferais confiance et ne reviendrais pas sur la première géométrie propsée. Y compris pour la hauteur de selle que je ré-ajuste en conséquence sur mes deux vélos Scott, pour mon plus grand bonheur afin de valder ce point (de toutes façons, ça pourra se régler ensuite).
Si je me fais faire un autre vélo sur mesure (ce qui fatalement arrivera bien… j'ai des envie d'une randoneuse sportive…) je ne zaperai pas cette étape.
Pas de roues dynamo moyeu, ce qui convient pour ma pratique habituelle, mais… sur un prochain PBP ou autre long périple avec roulage de nuit probable que j'envisage cette solution pour gagner en autonomie éléctrique.
La selle est la selle Caminade fabriqué par Essax, j'ai hésité à prendre la Brooks Cambium C15 Carved, que j'ai fini par monter avant le PBP. La selle Caminade est très bien, très confortable, mais en fin de BRM 600, j'avais un inconfort au niveau du postérieur et un peu trop de pression au niveau du périné. Les cuissards peut être en cause aussi. Ceci dit pour une pratique normale, la selle Caminade est parfaite sur des sorties de 100 à 200 km et même jusque 400 km.
Et la selle de toute façons… avant de trouver la bonne… C'est une histoire personnelle, on ne peut rien généraliser à ce niveau.
La géométrie proposée est plus proche de la géométrie de l'Addict, avec des bases courtes. Une distance cintre selle plus courte mais une différence de hauteur selle/cintre plus importante. C'est ce qui doit lui donner son coté joueur et sportif mais sans détriment au confort.
La distance roue avant / manivelle à l'horizontale est aussi plus courte que sur l'Addict, le pied vient toucher la roue plus vite sur les virages serrés à très faible vitesse, mais on s'y habitue vite. Ça ne gène en rien autrement.
Bon de commande envoyée, acompte versé, géométrie validée, il n'y a plus qu'à patienter (et c'est long !)…
Pour patienter, j'aurais droit à une photo du cadre terminé.
C'est la première foi que j'achète un objet aussi intime qu'un vélo et de ce prix sans avoir pu voir et toucher, voir éssayer. Mais les différents contacts inspirent confiance et les gens de chez Caminade sont aussi des cyclistes qui fabriquent d'abord les vélo peur eux, donc… soyons fou !
Outre le prix, outre les délais, il s'avère qu'en me promenant sur le site de Caminade je me sens aussi très proche de leur philosophie. Acheter un vélo peut aussi être un acte militant.
La livraison, mars 2019
Les délais seront tenus à la lettre et le vélo arrivera le jeudi de la semaine du premier brevet qualificatif de 200 km (celui de Longjumeau, 91, France) qui a lieu le dimanche, fort bien emballé, transporteur fort aimable et qui (il faut le souligner) arrivera à bon port sans avoir besoin d'appeler pour trouver l'adresse !
Il y a désormais un tuto pour le déballage et le montage final sur le site. Honnetement, pas eu besoin.
Première impression, une foi monté, il est encore plus beau et classe que sur les photos, le manchonnage carbone lui donne vraiment un look particulier qui ne manquera pas de succiter la curiosité dans le peloton du club, tout comme le 42 à l'arrière. C'est que c'est une transmission peu courante même si on commence à voir de plus en plus de mono plateau dans les pelotons cyclotouristes (au sens noble).
Le débalage
Premier coup de pédales…
1ères sorties le 15 mars, un trajet vélotaf, 8 km le matin, et 25 km (avec quelques détours et côtes) au retour le soir.
Les premières impressions sont excellentes, le vélo est confortable, véloce et joueur et se comporte merveilleusement bien contre le vent.
Ce sera confirmé le samedi sur une petite sortie de 30 km accidentée et toujours venteuse.
Le 200 km de Longjumeau le lendemain ne se fera pas sous une météo plus clémente… fort vent de face, pluie et averses de grésil. Vive les freins à disques dans ces conditions. Les pneumatiques tiennent bien sur route humide et grasse. Pas les conditions idéales pour apprécier… mais le confort de la monture se confirme. Dans les bosses le mono-plateau devient une évidence. Comme me l'avait confirmé Caminade, 48 à l'avant est un bon choix, avec le 10-42 derrière ça passe partout sur route. D'ailleurs sur ce profil on a pas utilisé le 42 ni les deux pignons précédents.
Je couvre une plage plus importante qu'avec mon 50-34/25-11 (x10) et la cassette est très bien étagée. Le passage des vitesses se fait, bien que mécanique, aussi facilement qu'avec le Di2 dont est équipé mon Addict. Ça passe au doigt et à l'œil, sans broncher. Et ça fait une source de panne potentielle en moins (pas de dérailleur avant), puis au nettoyage du vélo c'est appréciable aussi.
Plusieurs sorties club s'enchainent ensuite, ainsi que les brevets qualificatifs 300, 400, 600 km (le 600 est mon juge de paix pour le PBP, il passera très bien), plusieurs rallyes FFCT et des sorties de 180 à 200 km en vue de préparer le PBP, dont une en compagnie du groupe 1 du club, nos "furieux", l'aller et le retour Chilly-Sancerre… le LongRoad répond toujours présent. Il répond bien aux demandes d'accélération, il est très joueur et très confortable, à laise dans le vent et dans les bosses. Le mono-plateau confirme son évidence, je ne reviendrai plus en arrière. On a utilisé le 48-42 sur les pentes de Chilly-Sancerre, ainsi que dans la fin de l'ascension du Mont Poupet dans le Jura.
Quelques douleurs dans le haut du dos, le temps que le corps s'habitue, et certainement dûes au sac à dos sur les brevets. On abandonnera le sac à dos sur PBP.
Sur le 600, l'incofort sur la selle dans les deniers 100 km (et il est probable que le cuissard soit aussi en cause…) me décide à la changer, je monte la selle Bontrager (carved) que j'ai sur le CR1 pour un 300 repérage départ et arrivée PBP, c'est pas mieux, la selle Caminade est d'ailleurs plus confortable. C'est là que, joueur, à moins d'un mois et demi du PBP, je décide de commander la Brooks Cambium C15 Carved. Pour mon plus grand bonheur et le plus grand confort de mon postérieur. Le cuissard Assos viendra parfaire ce confort (le confort a un prix…). Attention elle est très souple, j'ai suvi les différents avis et augmenté la hauteur de 5mm du coup et gardé le même alignement horizontal. Pas eu d'autre réglages à refaire ensuite. Cette selle est un fauteuil.
Joueur mais pas trop, on a fait quelques sortie de plus de 150 km, un 40 km à plus de 30 de moyenne en solo, et presque 1500 km avec avant le PBP.
J'ai aussi commandé le sac de cadre Caminade entre temps, j'aurais dû le commander avec le vélo ! On y range batteries externes, papiers, téléphone(s), clefs et petite alimentation. Ça ne vient pas géner le pédalage.
Enfin… toutes les petites douleurs seront vite de l'hisoire ancienne, et on oubliera presque qu'on est sur un vélo tellement il est confortable.
Comme on vient de passer les 6000 km, il est temps de changer chaîne et cassette, au passage pas donnée la cassette ! Mais bon… quand on aime…
Je vois aussi que Sylvain de Caminade, qui a fait la BTR avec un LongRoad (voir aussi cet article) en plus du sac de cadre a opté pour une sacoche de selle Topeak 10L, et selon lui la 6L serait suffisante, je suis le conseil et opte pour cette solution "bikepacking" et donc la Topeak 6L pour le PBP afin d'éliminer le sac à dos et ses douleurs dorsales et cervicales associées.
Trois semaines avant le PBP, juste avant de partir quelques jours dans le Jura (où le vélo sera de la partie) je m'apperçois que j'ai percé, plus de liquide préventif… je merde un peu avec le kit de réparation tubeless au moment de couper la mèche. Ne prenons pas de risque direction vélociste, pas de tubeless en stock, on montera des Specialized Roubaix Pro 25/28 avec chambre. Très résistants et roulants aussi. Pas une crevaison depuis… Les pneus avaient plus de 6500 km et le pneu arrière semblait bien usé quand même. Ceci dit, rien à dire sur les pneux Mavic sinon. Il n'y aurait eu les 1200 km du PBP que je les conservais (je les ai gardé d'ailleurs, au cas où).
LongRoad, configuration PBP « bikepacking »
Paris-Brest-Paris 2019
Nous voilà fin prêt avec un peu plus de 9500 km dans les jambes le 18 aout, et presque 7000 pour le LongRoad depuis mi-mars, il a roulé (il a même eu droit à une chute et redressage patte de dérailleur) !
Je vais être très franc, je n'en menais pas large la veille du départ, anxieux et impatient en même temps et à ce jour je ne réalise pas encore ce que signifie de l'avoir terminé largement dans les délais et dans une bonne forme relative, eu égard à la distance parcourue en si peu de temps.
En fait je ne vais pas trop revenir sur le périple, que j'ai finalement déjà bien détaillé sur le site du SCASB, en fait j'avais envie de parler de mon nouveau vélo ! ;)
J'aurais cependant un regret et reproche à l'organisation qui fut tout le long de la randonnée irréprochable, encore bravo et merci aux bénévoles, c'est le processus d'inscription. Car nous n'étions finalement que trois sur les six du club l'ayant coché le PBP à participer.
Les places etait limitées, ce qui vu de l'intérieur est tout à fait compréhensible, et un système de pré-inscription imposant la validation d'un BRM en 2018 était en place. Ce n'est visiblement pas nouveau mais jusqu'à cette édition il restait toujours des places. Hors là, début 2019, au moment où nous validons le 300, les rumeurs se confirment, plus de places et même ceux n'ayant validé qu'un 200 en 2018 ne sont pas sûr de participer.
Autant dire qu'il faut être motivé pour faire les 400 et 600, au cas où…, alors que l'organisateur indique que les inscriptions sont définitivement closes. C'est pour ça que nous ne serons plus que trois, celui qui avait fait un 300 en 2018 (Yves), mon camarade de route (Marcel) et moi-même qui avons validé les 400 et 600 et sommes allé au bout de la préparation malgré tout alors que des places se libèrent fin juin. Notre copine Christine ne fera pas le 600, notre tandem ni le 600 et 400, et le dernier a abandonné sur le 600 (le juge de paix !). Et au club, on ne nous encourageait pas, tout le monde se demandait pourquoi nous faisions les BRM pour rien. Forcé de constater que ce ne fut pas pour rien, nous ne voulions avoir aucun regret (grand bien nous en a pris) et pour ma part je voulais faire toute la préparation et me jauger sur un 600 km, distance inédite tout comme les 300 et 400.
D'après le bilan que fait l'organisateur, je pense qu'ils ont tiré les conséquences de ce petit point noir qui a irrémédiablement entrainé une baisse de fréquentation sur les brevets qualificatifs en France, mais aussi sur les randonnées FFCT de 200km (nous n'étions qu'une trentaine sur Chilly Sancerre, seulement 169 sur l'organisation du SCASB, la Ballainvilloise…) qui servent habituellement à la préparation et sont bien fréquentées les années PBP.
C'est donc avec une grande joie, de ne pas avoir sacrifié une partie de la vie de famille pendant la préparation pour rien, que nous prenons le départ ce dimanche 18 aout à 20h00, notre camarade Yves à 20h15 (pas réussit à prendre le même sas de départ) et que nous savourons ce moment. Ce n'est pas habituel pour un cyclotouriste de bénéficier d'une telle ferveur populaire et d'un tel public sur le bord des routes.
Public qui sera présent tout au long du périple jusque tard dans les soirées et tôt le matin ! Rien que pour ça, c'est une aventure à vivre.
Un moment nous avions envisagé le faire en off… mais ça n'est pas pareil !
Notre plan de route tenait en quatre étapes :
- une première étape de 450km environ, Rambouillet – Loudeac,
- une seconde d'environ 340km Loudeac – Brest – Loudeac (sur le papier, la plus difficille),
- la troisième Loudeac – Mortagne-au-Perche de 320km environ
- et enfin Mortagne – Rambouillet, une formalité (si on peu dire) de moins de 120 km.
En effet, nous avons un point de chute chez l'habitant à Loudéac avec toit, douche et sanitaire.
Idéalement placé dans le sens Brest, un peu moins dans le sens Paris car il faut faire 1/2 tour et 5 km après le pointage au contrôle pour pointer dans les délais à Loudéac. Petite tanche de rigolade d'ailleurs, après avoir pointé en direction de Paris :
— bénévole :
Paris ça n'est pas par là !
— Mon camarade de route, Marcel :
Oui, je sais, mais tout à l'heure à Brest c'était la marée basse, et je veux retourner voir la marrée haute !
Je vous laisse imaginer la tête du bénévole qui faisait la circulation et orientait les participants… Encore désolé pour lui…
Si on veut « faire un temps », ça n'est évidement pas la bonne solution. Mais ce n'est pas le but, et certainement pas de sacrifier le peu de sommeil possible ! Et nous avons répéré un petit coin pour planter les tentes peu après Mortagne.
Tout ceci rendu possible par un véhicule d'assistance et nos deux assitant·e·s (la fille de mon compagnon Marcel et mon père) qui sont présent le midi à Fougère et Brest pour les repas et le soir pour implanter le bivouac. Ça permet de ne pas perdre trop de temps aux contrôles. Ça peut aussi être une contrainte puisque ça impose de tenir le planning des étapes.
Nous avons respecté ce plan, dans nos délais, voir même un peu en avance puisque nous avons bouclé tous deux ce PBP en 86h56' au lieu des 88h30' prévues initialement.
Malgré ma journée sans le mercredi, moi qui pensais que le plus dur était passé, j'en garde un excellent souvenir. Il faut dire que j'avais oublié que nous aurions prêt de 800 km dans les jambes, une nuit blanche et deux (très) courtes nuits au passif… Ajoutons à ça le vent qui a tourné, désormais de face dans la traversée de la Mayenne, le soleil et la chaleur, et une mauvaise alimentation au départ de cette troisième étape.
Cette rando, considérée comme l'Everest du cyclo-touriste, est à faire au moins une foi pour qui aime le vélo et les longues distances. Même si elle est plus cyclo que touriste pour le coup… car on profite des paysages, mais guère le temps de flaner ou faire des pause photos quand même !
Le LongRoad a été le vélo parfait pour cette aventure, et je ne suis pas sûr d'avoir encore envie de rouler avec les deux autres tant il regroupe les points forts des deux, le confort (si ce n'est plus) du CR1, le coté joueur et sportif de l'Addict, la raideur en moins.
Aussi à l'aise en mode promenade à 15 km/h sur le plat, qu'à "burne" à 45 km/h sur le plat et 48/12, voir plus en descente sur le 48/10 (j'ai dépassé les 60, en pédalant…) ainsi que dans le vent et les bosses ou ascension plus longues et raides. Ou encore à répondre à une accélération en côte pour déposer celui qui s'abrite tout le long et pose des mines en haut de chaques bosses sur une sortie, pour lui donner une leçon… ;)
Le LongRoad à Chateau-Chalon, Jura (France)
Quelques liens, sur le site de caminade :
Les accéssoires, bagages et éclairages
Eclairages
À l'arrière, la Sentinel™ 250 de chez NiteRider, que j'utilise depuis un moment sur mes trajets « vélotaf », complété en secours (en cas de panne de batterie) par une REDLITE™ II de chez Topeak. En fait je n'en ai pas eu besoin. Et deux lampes de type « frog » acheté à la dernière minute chez Carouf' (elle coûtent moins cher que les piles qui les alimentent !) pour les haubans.
À l'avant, une Knog PWR Trail avec une seconde batterie qui, elle, sera utile pour tenir toute la nuit. Environ 6h00 dans le mode que j'ai programmé pour y voir clair sans consommer de trop. À pleine puissance, on y voit (presque) comme en plein jour, mais seulement deux heures d'autonomie.
Complété, en cas de pannes, et le temps de rouler avant de s'arrèter pour changer la batterie par une NiteRider Lumina™ Micro 650.
Je préfère l'éclairage que diffuse la Knog à la NiteRider qui éclaire bien malgrés tout. Je n'ai pas testé sur une nuit complète, elle servait de complément.
Et une type « frog » blanche sur la fourche à l'avant gauche, c'est plus pour ajouter de la visibilité que pour y voir quelque chose.
Le tout en fixe évidement, le code de la route ainsi que le réglement du PBP n'autorisent pas les lumières clignotantes (sauf indication de changement de direction, oranges) ou discontinues.
Et pour finir une frontale BINDI® de chez Petzl sur le casque, pour avoir de la lumière en cas de crevaisons (on en a eu aucune) ou lire la carte de nuit.
On fera recharger batteries et lampes en journée. N'ayant utilisé qu'un quart de la batterie 10.000 mAh sur laquelle était branché quasi en permanence mon bon vieux Garmin Edge 810 je pense que la 20.000 mAh aurait été suffisante pour être autonome sur la recharge des lampes et batteries de la Knog.
Le LongRoad, au départ de Mortagne (dernière étape)
Bagagerie
Coté bagagerie, comme je le disais plus haut :
- le sac de cadre Caminade pour ranger les deux batteries externes, les deux téléphones, les papiers ainsi que la petite nourritutes (barres céréales, pattes de fruits…)
- la sacoche de selle Backloader 6L de chez Topeak pour ranger imper, coupe vent, jambières, manchettes, gants, nourriture pour la journée et y mettre le gilet jaune en journée. Il restait encore un peu de place.
Garde-boue
Bien que les prévisions météo furent clémentes (à priori pas de pluie tout le long du parcours), la météo de la veille et du jour du départ jusqu'en milieu d'après-midi incitait à la prudence. Et le fessier n'aime pas être mouillé !
J'ai monté mon Topeak DEFENDER™ RC11 que j'ai depuis un bon moment déjà. Je n'ai pas pu monter l'avant (le RC1) qui n'est pas prévu pour une fourche freins à disque puisque il vient se fixer à l'arrière utilisant le trou fait pour la fixation de l'étrier de frein.
Mon modèle est un ancien modèle (2013 ou 2014) la fixation est différente du modèle actuel car elle vient se fixer sur le tige de selle et surtout sur le tube horizontal ce qui l’empêche de tourner et se désaxer.
Ça n'a pas gêné pour mettre le sac de cadre.
En chiffre
Paris-Brest-Paris validé en 86h54'02", à une moyenne globale, arrêts compris de 13,98 km/h.
1234,01 km de réellement parcourus : un A/R qui rajoute quelque km pour cause de gilet jaune oublié au bivouac le second jour, et le retour sur le bivouac à Loudeac le soir du même jour, pour un total de 87h03'26" depuis le démarrage du GPS, 58h33'47" à pédaler soit 21,07 km/h de moyenne roulante.